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15ème Conseil d'Administration de l'ABFN

La quinzième session ordinaire du Conseil d’Administration de l’Agence du Bassin du Fleuve Niger (ABFN), s’est tenue le 18 janvier 2018 dans sa salle de conférence sous la présidence de Madame KEITA Aïda M’BO, Ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable, Président du Conseil d’Administration(CA). 

Ainsi, les grandes étapes de cette session ont été : la cérémonie d’ouverture, la vérification des mandats, l’adoption de l’ordre du jour et la présentation et l’adoption des documents à l’ordre du jour.
La cérémonie d’ouverture a été marquée par deux interventions :
- le mot de bienvenue du Directeur Général et de remerciement aux administrateurs pour leur accompagnement durant l’intersession et au Président du Conseil d’Administration pour les soutiens politiques appréciables dans la gestion de certains dossiers importants de l’agence. Il l’a en fin  rassuré que son équipe reste à sa disposition pour les défis à relever. 
 


- l’allocution du Ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable :
Dans son propos liminaire, le ministre a souhaité une bonne et heureuse année 2018 aux Administrateurs et aux êtres qui leurs sont chers. Elle s’est réjouie de la tenue de cette session qu’elle préside pour la deuxième fois. Elle a ensuite rappelé les efforts de l’ABFN, dans un contexte sécuritaire difficile qui n’a pas permis la finalisation, des travaux de protection des berges du fleuve Niger à Diafarabé. 
Malgré ce contexte difficile, dira-t-il, l’Agence a pu exécuter 27 activités sur les 33 prévues dans son programme d’activités approuvé lors de la 14ème session ordinaire de son Conseil d’Administration, soit un taux d’exécution d’environ 82%.
Au plan technique, il a rappelé : le curage et l’aménagement du Diafaranakô, la reprise du mur de protection de la berge de la rive droite près du pont Fahd, la réalisation des travaux de réhabilitation des berges du fleuve Niger à Ségou (au niveau du pied-à-terre du Gouvernorat de Ségou), la réalisation des études techniques en prélude aux travaux d’aménagement des berges du fleuve au niveau des localités de Kamani et Séguéla respectivement dans les régions de Koulikoro et Ségou, la réalisation des études d’Avant-projet Détaillé, des dossiers d’appel d’offres ainsi que la validation du manuel d’exécution du Projet de Réhabilitation Economique et Environnementale du Fleuve Niger(PREEFN).
Au plan du développement du partenariat et de la recherche de financement, le ministre a fait cas d’une part de la mise en œuvre d’un nouveau projet innovant sur le suivi de la  qualité de l’eau du fleuve Niger à Bamako et environs grâce à un cofinancement Aqua for all/AKVO/Indymo et Gouvernement du Mali. Et d’autre part la finalisation en cours du document d’un programme de restauration des berges et de valorisation des plantes aquatiques nuisibles avec le consortium Néerlandais EcoShape.
Dans le cadre du renforcement des capacités logistiques de l’Agence et techniques des agents et acteurs locaux sur les questions de sauvegarde du fleuve Niger et de gestion de ses ressources, madame le ministre a relevé :
- la tenue de 11 ateliers pour 578 acteurs de 194 communes ;
- l’acquisition de nouveaux moyens logistiques (3 véhicules, 3 motos, 1 drone).
 
En outre, ajoutera-t-il, l’Agence a contribué et participé à la mission conjointe d’évaluation des impacts de  l’exploitation de l’or par dragage sur les cours d’eau du Mali. A l’issue de cette mission, une communication écrite a été élaborée pour être soumise à l’approbation du Gouvernement.
Au plan de la communication, l’Agence, s’est dotée d’un document validé de stratégie de communication. Ainsi, à l’instar des autres structures du département, l’Agence a saisi les créneaux des sessions d’écoute du Conseil Economique, Social et Culturel, de la quinzaine de l’Environnement, de la campagne nationale de reboisement et de la COP23, des journées Pétrolières et Minières pour mieux communiquer sur les problématiques du fleuve Niger, les actions réalisées, celles en cours et les perspectives.
En outre, dira madame le ministre, l’Agence a élaboré plusieurs autres supports dans le cadre de l’information et de sensibilisation sociale autour des enjeux liés à la protection du fleuve Niger et de son bassin versant. Il s’agit entre autres de:
- la réalisation de chansons dédiées au fleuve Niger  (en versions audio et visuelle);
- l’édition d’un recueil de poèmes illustrés sur la thématique de la sauvegarde du fleuve Niger ;
- la réalisation et la diffusion de sketchs, de spots sur les antennes de l’ORTM.
La réalisation des activités a nécessité la somme de Trois Milliards Vingt Deux Millions Quatre Cents Cinquante Neuf Mille Sept Cents Quatre Vingt Six (3 022 459 786) F CFA sur un budget de Trois Milliards Trois Cents Neuf Millions Neuf Cents Quatre Vingt Mille (3 001 521 963) F CFA, soit un taux d’exécution de 91%.
Aussi, après avoir rappelé la place du fleuve Niger dans la vie socio-économique et culturelle, le ministre dire que le souci de préserver cette artère nourricière demeure au rang des priorités du Gouvernement de la République du Mali. A titre d’illustration, il a rappelé l’approbation en août 2016 du programme national de sauvegarde du fleuve Niger élaboré  par son département à travers l’ABFN.
Dans le cadre de la recherche de financement, le ministre a rappelé les efforts à travers les différentes requêtes adressées aux institutions suivantes : la BOAD, la BID, le PNUD, etc. 
Les résultats obtenus par l’ABFN, prévient le ministre, sont certes encourageants, mais ils ne doivent pas occulter certaines difficultés récurrentes à savoir : la faiblesse des subventions allouées par le Budget d’Etat par rapport aux investissements souhaités, l’absence de siège propre, l’absence de ressources propres, le retard dans l’adoption d’instrument législatif consacrant la contribution aux actions de sauvegarde ou de restauration du fleuve Niger des usagers, notamment les organismes préleveurs et pollueurs.
Pour le Président du Conseil d’Administration, la préservation du fleuve Niger demeure une priorité du Gouvernement au regard de sa valeur écologique, socio-économique et culturelle. Elle a rassuré les Administrateurs de son engagement personnel et de celui des plus hautes autorités à  accompagner l’ABFN dans sa mission de sauvegarde du fleuve Niger au Mali. Elle a également lancé un appel à tous les administrateurs afin que chacun s’investisse dans la sauvegarde de cette artère vitale du Mali. 
L’année 2018 est prometteuse dira-t-il avec des grands chantiers en vue comme : le début de la mise en œuvre du PREEFN, la validation et la publication des premiers résultats du projet de collecte et le partage continus de données sur la qualité de l’eau du fleuve, la finalisation des travaux de protection des berges du fleuve Niger à Diafarabé, notamment les lots 1 et 2, le démarrage des travaux d’aménagement des berges de Kamani (Région de Koulikoro), le début de la mise en œuvre du programme de restauration des berges et de valorisation des plantes aquatiques nuisibles dans le Niger supérieur, la poursuite et l’intensification des activités de communication, de sensibilisation et de renforcement des capacités.
En outre, l’année 2018 verra la mise en œuvre de certaines actions urgentes de sauvegarde inscrites dans le cadre du Programme Présidentiel d’Urgences Sociales. Il s’agit entre autres de la restauration des têtes de sous-bassins et du traitement des impacts de la pollution de l’orpaillage par dragage dans le lit du fleuve et sur ses berges, de la  poursuite des travaux de faucardages des îlots et  récifs végétalisés dans le District de Bamako, de l’organisation d’un atelier sur la Sauvegarde du Fleuve Niger à Mopti pour les acteurs des Régions de Mopti, Tombouctou, Gao, Kidal, Taoudéni et Ménaka, des actions de restauration du couvert végétal et de défense/conservation des sols dans les Régions de Mopti, Tombouctou et Gao. 
Ainsi, pour la réalisation de son  programme d’activités 2018, le budget prévisionnel de l’Agence est de : Deux Milliards Huit Cents Quinze Millions Sept Cents Trente Un Mille Neuf Cents Quatre Vingt Dix Huit francs CFA (2 815 731 998 F CFA) contre Trois Milliards Trois cents neuf Millions Neuf Cents Quatre Vingt Mille francs CFA (3.309.980.000F CFA) en 2017. Soit une diminution de 14,93%. Toutefois, avec le démarrage effectif des activités du PREEFN, ce budget pourrait être augmenté d’environ 4 milliards FCFA.  
Le fleuve Niger a-t-il poursuivi, est important pour le Mali et pour la planète. Nous avons accepté de nous battre et ce combat noble va continuer surtout au regard de la recrudescence des dragues et les pollutions générées. Il a invité les administrateurs à initier des propositions d’actions concrètes pour battre en brèche l’expansion de toute forme de dégradation des ressources du fleuve Niger. 
Au cours de ce CA, les principaux documents qui ont été soumis à l’approbation des Administrations sont :  
- le compte rendu de la 14ème session ; 
- l’état de mise en œuvre des recommandations de la 14ème session ;
- les rapports d’activités techniques et financières 2017 ;
- le programme d’activités 2018 et son budget ;
- les projets de délibérations ;
- les questions diverses.
L’ensemble des présentations a été fait à travers un PowerPoint. 
Cinq (5) projets de délibérations ont été soumis aux Administrateurs. Il s’agit de : 
 
- LA DELIBERATION N°2018-001/CA-ABFN PORTANT APPROBATION DU BUDGET 2018 DE L’AGENCE DU BASSIN DU FLEUVE NIGER 
- LA DELIBERATION N°2018-002/CA-ABFN PORTANT APPROBATION DU APPROBATION DU PROJET DE COLLECTE ET DE PARTAGE CONTINUS DES DONNEES SUR LA QUALITE DE L’EAU DU FLEUVE NIGER DANS LE DISTRICT DE BAMAKO ET ENVIRONS (L17007 VW293) AINSI QUE SON CADRE INSTITUTIONNEL
- LA DELIBERATION N°2018-003/CA-ABFN PORTANT AUTORISATION DE LA POURSUITE DU DEVELOPPEMENT DU PROGRAMME DE RESTAURATION DES BERGES ET DE VALORISATION DES PLANTES AQUATIQUES DANS  LE NIGER SUPERIEUR 
- LA DELIBERATION N°2018-004/CA-ABFN PORTANT CREATION DES FONCTIONS DE PASSATION DE MARCHES ET DE CONTRÔLE DE GESTION INTERNE AU SEIN DE  L’AGENCE DU BASSIN DU FLEUVE NIGER 
Au terme des débats généraux et des réponses apportées aux interrogations soulevées, les Administrateurs ont validé l’ensemble des documents soumis à leur examen, sous réserve de la prise en charge diligente des observations et contributions. 
 
Les administrateurs ont développé les commentaires relatifs aux constats alarmants perceptibles sur le fleuve Niger par rapport aux disponibilités en eau et l’inquiétude grandissante face à l’émergence des activités (exploitation de l’or par les dragues, teinturerie). Au même moment, aucune action décisive n’est entreprise pour donner les moyens nécessaires à l’ABFN pour sauvegarder cette ressource qui fait du Mali ce qu’il est aujourd’hui. Il faut qu’on se donne les moyens pour que les choses changent. 
Le représentant des travailleurs de l’ABFN a sollicité et obtenu l’accord des autres administrateurs, pour faire passer les préoccupations de ses collègues en présence du Président du Conseil d’Administration. Après avoir adressé les meilleurs vœux pour l’année 2018 aux administrateurs, il a mis en exergue les difficultés et le dilatoire entretenus dans l’adoption du mécanisme financier de perception de redevances auprès des organismes préleveurs et pollueurs d’eau du fleuve Niger pourtant approuvé lors de la 14ème session ordinaire du Conseil d’administration. Cette situation qui n’a aucune explication logique doit interpeller l’ensemble des administrateurs car la survie de l’Agence est en jeu sans les redevances que la loi lui a concédées. Le dossier est au niveau de la Primature. Il a invité l’ensemble des administrateurs à mobiliser toutes les réserves d’énergie pour qu’une issue favorable soit trouvée à court terme dans l’aboutissement de ce dossier. Parmi les pistes de solution, il a proposé la mise en place d’une commission chargée du suivi.
 
 
A l’issue de cette session, les recommandations suivantes ont été formulées :
Recommandation 1: Le Conseil  recommande à l’Agence de poursuivre l’intensification du partenariat avec l’ensemble des collectivités riveraines par le portage conjoint de projets portant sur l’aménagement fluvial.  
Recommandation 2 : Le Conseil  recommande à l’Agence de poursuivre les actions déjà entamées par rapport au projet relatif au mécanisme financier de perception de redevances auprès des organismes préleveurs et pollueurs d’eau du fleuve Niger et de réfléchir sur d’autres pistes pouvant lui permettre de générer les ressources propres.
Recommandation 3 : Le Conseil  recommande à l’Agence de murir la réflexion pour l’élargissement de son champ de compétence aux aspects comme le contrôle, la sanction etc.
Par rapport à la 2ème recommandation, et à la lumière des éclairages donnés par le Directeur Général, les administrateurs ont décidé de se saisir du dossier relatif au mécanisme financier au niveau de la Primature. Pour ce faire une commission a été mise en place, chargée de faire avancer le dossier. 
 

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